Comprendre l’empreinte carbone de ses vêtements

La production de vêtements constitue l’une des industries les plus polluantes du monde. L’accélération de la fast fashion a poussé à une production du toujours plus : elle a ainsi doublé entre le début des années 2000 et aujourd’hui. Elle représente 1,2 milliard de tonnes de CO2, ce qui correspond à 2% des émissions de gaz à effet de serre de la planète (1). L’empreinte carbone de nos vêtements est donc très élevée. Pour décrypter ce lourd impact environnemental, il faut reprendre l’ensemble du processus de fabrication d’un vêtement : de la conception des matières premières à sa commercialisation.

Les différentes étapes de production d’un vêtement

     

      • D’abord, les matières premières nécessaires à la production du vêtement sont fabriquées. On distingue 3 grandes catégories de fibres :

           

            • Les fibres naturelles : entièrement issues de la nature, elles peuvent être animales ou végétales.

            • Les fibres artificielles : fabriquées à partir de matières premières naturelles et traitées chimiquement.

            • Les fibres synthétiques : réalisées par un procédé entièrement chimique et issues de l’industrie pétrolière.

        • Ensuite, le vêtement est produit. Il passe par 3 étapes différentes : la confection, l’ennoblissement et les finitions.

        • Puis, les vêtements sont transportés jusqu’à leur lieu de vente.

        • Les pièces sont ensuite commercialisées dans différentes enseignes et sont à l’origine de plusieurs opérations marketing.

        • Les vêtements sont utilisés par leur(s) propriétaire(s).

        • Arrivés en fin de vie, les vêtements sont revendus, donnés ou (malheureusement) jetés.

      Les émissions proviennent à la fois des activités en amont et en aval de la production. Leurs répercussions sur l’environnement sont désastreuses.

      De lourdes conséquences environnementales et sociales

      Chacune de ces étapes engendrent des répercussions importantes sur l’environnement mais aussi sur les travailleurs en charge de la fabrication des vêtements.

      Les voici :

         

          • La surconsommation d’eau : environ 4% de l’eau potable dans le monde est utilisée pour subvenir aux besoins de la production textile (2).

          • L’utilisation de produits chimiques polluants et toxiques (surtout pour l’étape de teinture des vêtements). Ces substances ne sont pas traitées et souvent rejetées dans la nature en tant qu’eaux usées. Elles atterrissent inévitablement dans nos océans et constituent ainsi l’une des principales causes de la pollution des eaux. Elles dégradent aussi les sols et sont une atteinte à la biodiversité

          • La consommation d’énergie et les émissions de CO2 qui en découlent : elles représentent 1,2 milliard de tonnes de CO2 produits. Ces émissions sont dues à la production des matières premières essentiellement mais aussi au transport des vêtements entre leur zone de production et leur zone de vente (jusqu’à 65000 km pour une seule pièce) (3).

          • La production de déchets : 4 millions de tonnes de vêtements sont gaspillées chaque année en Europe. Ce gaspillage est issu à la fois des consommateurs (9kg de vêtements par français par an) mais aussi des marques qui se débarrassent de leurs invendus en les jetant et les incinérant.

          • Les problématiques humaines : les vêtements sont le plus souvent produits dans des conditions de travail miséreuses pour un salaire de misère dans les pays sous-développés.

        Ainsi, le bilan de l’empreinte carbone de nos vêtements est très lourd. Heureusement, de nouvelles pratiques de consommation existent et nous permettent de réduire notre impact environnemental au niveau textile.

        Réduire l’empreinte carbone de notre garde-robe

        Avec ce constat de l’ampleur de l’impact environnemental de la production textile, il est possible de se tourner vers des modes de consommation plus responsables.

        On distingue deux alternatives au modèle de fast fashion : la mode dite responsable ou éthique et la mode de seconde main.

           

            • La mode responsable produit des vêtements tout en revendiquant une forte conscience écologique et sociale. Elle a pour objectif de constamment améliorer les conditions de travail des travailleurs et de limiter au maximum son impact environnemental. Leurs caractéristiques principales sont l’utilisation de matières écologiques et sans produits chimiques et une communication transparente sur leur chaîne de production.

            • La mode de seconde main, de son côté, ne produit rien de neuf. Son but est de remettre en circulation les vêtements qui ne sont plus portés. Autant présente physiquement (friperies, brocantes, boutiques associatives…) que virtuellement (de nombreuses plateformes d’achat-revente existent), elle séduit les consommateurs pour ses valeurs écologiques, son bas coût et l’originalité de ses pièces.

          L’impact environnemental des vêtements que nous achetons n’est pas une fatalité. De nombreuses alternatives existent pour nous aider à réduire notre empreinte carbone.

          Ce qu’il faut retenir

          La production de nos vêtements a des conséquences importantes sur l’environnement. Chaque étape de production est consommateur en énergie et polluant : surconsommation d’eau, utilisation de produits toxiques, émission de CO2, production de déchets…
          Pour limiter cet impact carbone, des alternatives plus responsables existent comme la mode durable et la seconde main.

           

          (1), (3), (4) https://www.oxfamfrance.org/agir-oxfam/impact-de-la-mode-consequences-sociales-environnementales/

          (2) https://www.clear-fashion.com/blog/l-industrie-de-la-mode-la-pollution-de-l-eau

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